Le vrai mode d'emploi du jeune entraineur pour réussir

Christophe FRANCK - 2016-05-19

Entraineur prenant en charge, pour la première fois, un groupe d’athlètes, de combattants, de joueurs de sports collectifs, etc., ce dossier est fait pour toi. E-SPORTING-COACH te donne les clés pour progresser et devenir progressivement un coach cinq étoiles.

Guide du jeune entraineur par E-SPORTING-COACH

Erreurs, copie d'idées et amour au programme

Parce qu'il faut se tromper avant de réussir, parce qu'il faut casser le mythe que copier est mal, parce que malgré tout il ne faut pas commettre certaines erreurs, parce que pour réussir il faut être aimer...

Conseil n° 1 - Avoir en tête qu'on apprend plus de ses échecs que de ses succès

Conseil 1 : apprendre de ses erreursUn bon entraineur est un entraineur qui construit les victoires. Mais un bon entraineur est surtout un entraineur qui s’est souvent trompé avant ! Car il est impossible de progresser et d’apprendre, sans faire d'erreurs. L’apprentissage est d’ailleurs basé sur ce principe « erreur – réajustement ».
Il est possible de se tromper sur tout. Une tactique, une méthode, une planification, une évaluation. Ça n’est pas vraiment grave, c’est contrariant tout au plus. La vraie faute est de ne pas reconnaitre son erreur, au moins à soi-même, de ne rien faire pour la corriger et donc de risquer de la répéter. L’apprentissage en regardant les autres commettre des erreurs est également efficace. Rappelez-vous quand vous étiez à l’école et que l’élève qui s’était loupé sur un exercice allait le corriger au tableau. La correction était en général plus instructive que lorsque c’était l’élève qui avait tout bien fait. C’est pourquoi il faut observer les autres, discuter, lire des témoignages, mais pas seulement pour en extraire ce qui a bien fonctionné. Au contraire, il est plus judicieux de se renseigner sur les écueils à éviter. Ensuite il faut essayer, se lancer, corriger, refaire, etc.
Les erreurs à ne pas refaire bien en tête, l’entraineur novice va passer des caps, engranger des connaissances, affiner ses méthodes et sélectionner la solution la plus adaptée au problème posé. Et vous deviendrez un très bon entraineur, parce que vous vous serez souvent trompé.


Conseil n° 2 - Ne pas commettre ces huit fautes de management

Conseil 2 : des ereurs à ne pas commettreEntraineur débutant ou coach en charge d’une nouvelle équipe, repèrez bien ces huit fautes à ne pas commettre si vous souhaitez l’adhésion de vos sportifs et de votre staff à votre projet.
1) Négliger la phase d’observation. La prise en main d’un nouveau groupe impose forcément une phase d’observation et d’analyse. Mettre en place ses idées et ses méthodes de travail doit se faire en tenant compte des méthodes et habitudes passées.
2) Ne pas chercher à savoir ce que l’on attend de soi. Que ce soit les dirigeants ou les sportifs dont vous avez la charge, il est impératif qu’ils vous fassent connaitre les objectifs auxquels ils aspirent.
3) Ne pas tenir compte du caractère de chacun. On ne dirige pas tous ses sportifs de la même façon. Votre mode d’intervention auprès de chacun d’entre eux doit être individualisé pour éviter les blocages et garantir la coopération.
4) Tarder à affirmer son leadership. En tant qu’entraineur, vous êtes le responsable de la conduite du projet d’entrainement. La phase d’observation passée, vous devez expliquer vos convictions, vos méthodes et vos règles pour que l’ensemble de l’équipe sachent qu’il y a un pilote dans l’avion.
5) Dénigrer son prédécesseur. Dans un premier temps, il se peut que l’entraineur précédent ait été très apprécié de l’un ou de l’ensemble des sportifs. Dans tous les cas, critiquer ton prédécesseur et ses méthodes, c’est prendre le risque que vos sportifs pensent avoir perdu leur temps en s’entrainant en dépit du bon sens. Expliquez plutôt votre méthode (cf item 4).
6) Attendre que l’on vienne à soi. En tant que nouveau « patron » de l’entrainement, c’est à vous d’aller à la rencontre des sportifs et des autres membres de l’équipe. De façon individuelle, même pour une brève discussion. Ne pas le faire peut être considérer comme de la prétention ou du dénigrement.
7) Adopter la mauvaise posture. Copain, autoritaire ou paternaliste ? Vous devezs trouver le bon compromis entre ces trois attitudes.
8) Ne pas demander conseil. Il se peut que dans le club il y ait un ou des entraineurs expérimentés. Ne pas poser de question par peur d’être jugé incompétent est une faute de management. Pour progresser il faut apprendre de ses propres expériences et de celles des autres (voir conseil 1).


Conseil n° 3 - Ne pas hésiter à copier une méthode d’entrainement existante

Conseil 3 : ne pas hésiter à copierEntraineur en charge d’un groupe de sportifs, votre objectif est d’obtenir des résultats. Sauf que vous n'êtes plus à l’école mais sur le terrain. Copier les autres n’est donc ni répréhensible ni infamant. A condition d’adapter ta copie…
« Ceux qui ne veulent imiter personne ne créent jamais rien. » Cette phrase de l’artiste Salvador Dali doit faire tomber les barrières morales bannissant la copie dans le monde de l’entrainement sportif. Il ne faut pas se cacher. Etre entraineur n’induit pas l’obligation d’être un inventeur. D’ailleurs, rares sont ceux qui ne partent d’absolument rien de « déjà fait » pour mettre au point leur propre méthodologie d’entrainement. Copier ce que vous avez vu chez les entraineurs que vous avez eu ou chez des préparateurs chevronnés dans leur domaine n’a rien de choquant. Au contraire.
L’avantage de copier ce que les autres ont réalisé avec succès est d’abord de se rassurer sur la viabilité de la méthode. Le gain de temps permet également de te consacrer entièrement à l’exécution du projet dont vous avez la charge. Si, de surcroit, vous pouvez profiter des explications sur les choix effectués dans le projet original, alors le bénéfice est total.
Néanmoins, copier doit se faire avec intelligence et honnêteté. Prendre une méthode et la plaquer telle quelle sur son besoin personnel n’a aucun sens. Il est impératif de prendre en compte le profil des athlètes, et de tailler sur mesure les objectifs, les cycles, les charges de travail, etc. Pour cela, la solution est d’avoir bien étudié compris la démarche originale. Cette étude est enrichissante pour les connaissances individuelles et elle permet de progresser. Enfin, copier ne veut pas dire plagier ou contrefaire. L’honnêteté est de rendre à César ce qui lui appartient. Citer ses inspirateurs est respectueux et pédagogique. En effet, d’autres pourront s’inspirer d’eux ou … de vous !


Conseil n° 4 - Se faire aimer pour fédérer

Conseil 4 : se faie aimer pour fédérerLa saison va être longue et celle-ci risque d’être perturbée par quelques bourrasques. En effet, des contre-performances ou autres contrariétés peuvent venir ternir le ciel bleu que vous envisagiez. Pour maximiser les chances d’atteindre les meilleurs résultats possibles – et donc faire de vous l’entraineur qui fait gagner -, il faut des joueurs ou athlètes concernés, solidaires et prêts à suivre vos choix sans sourciller. Pour cela, une condition : les sportifs et les membres du staff doivent vous aimer.
Pour obtenir l’amour de vos sportifs, sans entrer dans une démarche démagogique, il faut être vigilent à certains détails. Evidemment, le postulat de base est que vous soiyez compétent et légitime pour assurer votre rôle. Si les athlètes s’aperçoivent d’une forme d’incompétence chez vous, il ne sera plus possible de les sublimer et de leur demander le meilleur d’eux-mêmes.
Le deuxième point est d’être attentif à leurs préoccupations sportives, à leur implication dans les efforts fournis et à ce que cela leur coûte sur le plan personnel. Encouragez de temps en temps avec une phrase empathique du genre : « Je sais que c’est difficile pour toi de t’entrainer avec ton emploi du temps compliqué. » Le sportif, touché par votre attention aux efforts qu'il fournit, sera reboosté et donnera le meilleur de lui-même.
Ensuite, n'hésitez pas à remercier. Certes, les sportifs s’entrainent pour eux et sont les premiers bénéficiaires de leurs bons résultats. Mais qu’il s’agisse d’un sport collectif ou d’un sport individuel, un esprit d’équipe fort est capital pour s’entrainer et s’entraider de façon optimale. Organisez un repas, une sortie collective payée par le club, ou obtenez des avantages matériels ou financiers. Montrez que vous décarcassez pour eux. En échange ils vont s’investir totalement et offrir le maximum.
Enfin, vous ne devez pas hésiter à l’intéresser à l’environnement personnel du sportif. « Comment va ton travail, tes études, comment se sont passés tes partiels, etc. » S’intéresser à sa vie, sans devenir son confident non plus, permet de valoriser l’athlète au rôle d’être humain et pas de simple compétiteur.
Le danger avec ce système est que vos athlètes ou vos joueurs vous considèrent comme un copain. Un petit recadrage sec de temps en temps permet de rappeler qui est le boss, non mais !