La mobilité et son développement
Christophe FRANCK - 2022-02-23
Dans le domaine sportif, la préparation physique ne concerne pas seulement l’optimisation des performances énergétiques ou de force. La prévention des blessures (prophylaxie) et le retour de blessure (réathlétisation) sont des domaines d’intervention de la plus grande importance. Car au-delà de la performance sportive, il s’agit de préserver la santé du sportif. Pour cela, il doit posséder la meilleure mobilité possible, afin de répondre efficacement et durablement aux exigences de sa discipline. Un entrainement physique adapté au développement de la mobilité permet d’améliorer les gestes (amplitude, précision, puissance) en limitant les contraintes opposées mais également en réduisant les compensations générées par des déséquilibres corporels (douleurs, blessures).
Ne pas confondre mobilité et souplesse
La notion de mobilité est souvent mal définie, en étant confondue avec la souplesse. Si cette qualité participe effectivement à la mobilité articulaire, ce n’est pas la seule. Une articulation mobile est une articulation qui bouge de façon active (le système nerveux est impliqué) pour réaliser un ou plusieurs mouvements fonctionnels (fondés des sur les mouvements réalisés dans la vie quotidienne). La mobilité est indispensable à la réussite de geste sportif et à sa répétition. Pour cela, les qualités de contrôle moteur, d’équilibre et de force viennent s’associer à la souplesse.
- La souplesse : permet l’amélioration de l’amplitude articulaire en développant la capacité élastique des muscles, tendons et fascias.
- Le contrôle moteur : permet de produire des ajustements dynamiques de la posture et de diriger le corps afin de produire un mouvement.
- L’équilibre : permet de de lutter contre les déséquilibres grâce au qualités proprioceptives (internes au corps) et extéroceptives (externes).
- La force : permet de réaliser des mouvements fonctionnels minimum, d’avoir un renforcement suffisant des muscles posturaux (muscles profonds) et d’optimiser le ratio des muscles « agonistes / antagonistes » ainsi que des membres des côtés gauches et droits.
Si la souplesse exprime l’amplitude d’une articulation par rapport à ses facteurs élastiques, la mobilité représente la capacité à bouger activement (sans aide extérieure) pour générer un geste précis.
Quelles sont les limitations les plus fréquentes ?
Une mobilité non optimisée peut provenir d’un problème anatomique (auquel il faudra s’adapter) mais surtout d’un manque d’entrainement. La liste n’est pas exhaustive : limitations de la chaine scapulaire, limitations de la partie haute des ischios-jambiers, tensions lombaires, limitations de la dorsiflexion des chevilles (pointe de pied vers le tibia), trajectoire des genoux, raideur du bassin, etc.
Comment entrainer la mobilité ?
L’entrainement doit être organisé autour de trois axes :
- Gagner en amplitude : étirements passifs, actifs, dynamiques et posturaux ;
- Aller progressivement d’un mouvement actif « localisé » vers un mouvement global correspondant à un geste complexe : mouvements en instabilité (exercices posturaux, travail unipodal, support instable, charge amenant un déséquilibre…) réalisés avec une amplitude maximale, utilisation de charges adaptées pour ne pas effectuer de compensations délétères ;
- Relâcher les tensions musculaires pour permettre aux muscles de mieux s’allonger : automassages.