Quels entrainements pour améliorer la force
Christophe FRANCK - 2016-01-27
La force musculaire est la capacité d'un muscle d'exercer une force contre une résistance. En sport, c'est une qualité physique fondamentale qui apparait en combinaison de l'endurance ou de la souplesse. Son entrainement vise l'augmentation de la puissance musculaire, de la vitesse d'exécution et de la précision des gestes.
La manifestation de la force
La faculté à vaincre une force extérieure ou à y résister donne trois types d'expression à la force :
- La force maximale ;
- La force vitesse ou explosive ;
- L'endurance de force.
La force maximale
Elle est caractérisée par le degré d'intensité que les muscles peuvent développer lors d'un mouvement. En relation directe avec les régimes de contractions (voir ci-dessous), il existe non pas une force maximale mais des forces maximales :
- La force maximale dynamique concentrique ;
- La force maximale dynamique excentrique ;
- La force maximale isométrique.
Dans l'absolu il existe aussi la force limite (ou absolue); celle-ci serait atteinte si toutes les fibres étaient recrutées et synchronisées dans leurs totalité et dans le même temps. Pour protéger les fibres musculaires d'un recrutement total induisant des lésions, un circuit inhibiteur, le circuit de Renshaw (voir ci-dessous) est placé dans les unités motrices. L'entraînement va consister à faire tendre la force maximale volontaire vers la force absolue. Elle dépend principalement :
- Du perfectionnement du recrutement et de la synchronisation des unités motrices. Les efforts sont brefs et de grande intensité (1 à 3 répétitions avec des charges proches du maxi), en régime concentrique, excentrique et isométrique.
- Du développement de la section transversale du muscle. Les efforts sont importants et répétés , d'intensité sous-maximale (5 à 10 répétitions avec des charges d'environ 70% de 1 RM).
La combinaison de ces deux types d'efforts permet un rendement intéressant dans de multiples disciplines sportives. En effet, la force est développée sans prise excessive de masse et dans un esprit d'explosivité. La méthode d'entraînement est nommée "méthode pyramidale".
Charges maximales et blocage respiratoire : durant un exercice avec des charges proches de la charge maximale, il faut parfois bloquer sa respiration pour que le tronc serve de caisson de soutien aux membres sollicités (en squat par exemple). Ce blocage doit être maintenu le moins longtemps possible et répété le moins souvent possible, car le fait de bloquer sa respiration à l'effort (appelé manœuvre de Valsalva) augmente la pression thoracique, la tension artérielle et gêne le retour veineux. Cette diminution du retour veineux entraîne une réduction de l’irrigation du cerveau et peut être la cause d'étourdissements, de vision de "points noirs", voire de perte de conscience. Lors du déblocage de la respiration un phénomène de "coup de bélier" peut se produire risquant de provoquer un risque de syncope. Les individus souffrant d'hypertension ou de risques cardiaques et vasculaires ne doivent en aucun cas pratiquer ces exercices. |
La force vitesse
Encore appelée puissance, elle est caractérisée par la faculté à produire une grande énergie dans un temps le plus court possible. C'est le système neuro-musculaire qui est sollicité pour stimuler la fréquence d'activation des unités motrices au sein du muscle, ainsi que la coordination intermusculaire (les muscles synergistes). Le sportif va devoir produire des actions très brèves, pendant lesquelles un niveau de force le plus élevé possible devra être généré. Ces actions ont lieu lors de gestes spécifiques et de mouvements techniques plus ou moins complexes.
Suivant la résistance des charges opposées, la dénomination sera nommée :
- Force de démarrage : la contrainte opposée faible comme pour le direct du boxeur ;
- Force explosive : la contrainte opposée est plus forte, comme la sortie des starting-block et l'accélération du sprinteur.
Ce type de force est fréquemment recherché en sport, car la puissance est souvent un critère de performance prépondérant.
En fonction du niveau de résistance des charges déplacées à vitesse maximale , on parle de puissance - force ou puissance - vitesse.
Orientée à un geste sportif spécifique, on parlera de force-vitesse pour des gestes cycliques ou d'explosivité lorsqu'il s'agit d'un geste acyclique.
Développez votre force explosive avec la formule EXPLO grâce à des séances intenses et variées. Le concept : réaliser des exercices dynamiques et pliométriques (sprints, contrebas, contrehaut, bonds plio) dans des circuit-training. Les épaules, les bras et les jambes sont travaillés. Des séances de renforcement musculaire, réalisées avec kettlebells, TRX et haltères courtes ainsi qu’une séance sur escaliers complètent le pack. |
Les méthodes utilisées pour augmenter la force-vitesse sont :
- Pour la puissance - force : des charges de travail situées entre 50 et 70% de 1 RM, en concentrique (efforts répétés dynamiques) ou combinées isométrique - concentrique (20sec de tenue isométrique suivies de 6 répétitions dynamiques) ;
- Pour la puissance - vitesse : des charges de travail situées entre 30 et 50% de 1 RM, en concentrique (efforts répétés dynamiques) ou contraste de charges (répétitions à 70% suivies de répétitions à 40%).
Si on utilise la vitesse de déplacement de l'athète comme charge de résistance, il faut orienter les exercices vers des courses en côtes, sur escaliers, avec accessoires freinateurs, gilet lesté,... Suivant la force opposée, le développement se situera plus vers la force ou vers la vitesse.
Principe de calcul des charges pour les mouvements dynamiques en squat Lors d'exercices en squat où les charges sont déplacées de façon dynamique (puissance-force, puissance-vitesse et force-vitesse), le poids de corps doit être inclu dans le calcul de la charge. Dans le cas contraire, il est impossible d'être dynamique sur la totalité du déplacement de la charge. Exemple :
=> 28 Kg est donc la charge additionnelle pour travailler à 60% en squat de façon dynamique, et non 60Kg (100 x 60%). |
- Pour la force vitesse ou explosivité : méthode pliométrique, travail stato - dynamique, travail concentrique volontaire et travail en contraste de charge (charges lourdes suivies de charges légères ou de mouvements spécifiques).
- La méthode stato-dynamique : charges de travail situées à 60% de 1 RM. La méthode consiste à démarrer le mouvement dynamique à partir d'une contraction statique maintenue 5 sec. Cette combinaison est destinée à améliorer le développement de la force explosive pendant la transition d'une phase statique, ou l'angulation correspondant au mouvement de compétition, et d'un geste dynamique.
- La méthode pliométrique : le principe est d'enchaîner avec un temps d'arrêt le plus bref possible (inférieur à 200ms), une contraction en régime excentrique (mouvement en freinage) et une contraction en régime concentrique (mouvement propulsif). Le travail peut être réalisé en utilisant le poids du corps en rebonds (ex: départ sur 1 banc, saut en contrebas et rebond immédiat sur un autre banc), une charge (60% de 1 RM), ou en "contre-mouvement" (ex: départ debout, se laisser tomber en fente avant ou latérale, freiner le mouvement et repartir instantanément en se propulsant en position de départ).La méthode pliométrique est une méthode à laquelle on attribue beaucoup de qualités. Néanmoins celle-ci est une méthode pouvant s'avérer traumatisante si elle est utilisée n'importe comment, n'importe quand et en permanence.
Des règles sont donc à respecter :- Proprioception (prophylaxie) pour les articulations des chevilles, genoux, épaules et bras,
- Gainage pour la jonction bas du corps - haut du corps,
- Renforcement musculaire et tendineux général,
- Progression dans l'entraînement (cf Cometti) : sprints (surfréquence, survélocité , suraccélération) --> skipping --> bonds horizontaux --> bonds verticaux --> contrebas --> exercices avec charges additionnelles.
La pliométrie ne s'applique pas seulement aux membres inférieurs. Les membres supérieurs (épaules et bras), peuvent être entraînés aussi en pliométrie à l'aide de médicine-ball, pompes avec rebonds, barres avec rebonds ou contre-mouvements. - La méthode par contraste de charges (ou méthode Bulgare) : le principe est de mobiliser une lourde charge (80 % de 1RM) et une charge légère (30-40%) sans temps d'arrêt. L'effort est dynamique et réalisé à grande vitesse. Cette méthode à pour objectif d'assurer un transfert de la force acquise lors de l'exercice avec charge élevée vers la force dynamique. Cette méthode dite "Bulgare" (car issue de l'école Bulgare dans les années 70) était initialement réalisée à partir de mouvements et de types de contractions identiques. Aujourd'hui d'autres combinaisons sont utilisées : "charge lourde - pliométrie" et "charge lourde - réalisations de gestes spécifiques". Dans tous les cas, l'effort en charge lourde doit être ciblé sur les groupes musculaires principaux de l'effort dynamique.
La méthode d'alternance des charges peut se faire dans la série (4 rép. à 80% suivies de 7 rép. 40%) où dans la séance (1 série lourde + récup. + 1 série légère + récup. + 1 série lourde + ...).
L'endurance de force
Elle est caractérisée par la capacité à résister à la fatigue dans des performances de force, et donc à maintenir ou répéter un pourcentage de force maximale. Lorsque l'endurance de force est la dominante principale du travail, l'entraînement est orienté pour développer une endurance de force spécifique comme l'endurance de force aérobie ou anaérobie, l'endurance de force explosive, etc.
Les entraînements sont réalisés avec des charges légères (filière anaérobie : 40% 1 RM / filière aérobie : 30% 1 RM) sous forme de séries ou de circuits training, en modifiant les paramètres d'exécution (rythme d'exécution dynamique / exercices variés / exercices de musculation spécifique).
Les régimes de contractions musculaires
Les contractions musculaires pour exercer une force sont isométriques (ou statiques) ou dynamiques.
Le régime isométrique ou statique :
ce type de contraction ne crée aucun mouvement en lui-même. Il peut s'agir d'une force exercée contre une charge ou un obstacle trop lourd, ou pour arrêter un mouvement. Il n'y a donc pas de changement de la longueur du muscle (ex : dossier sans chaise). Néanmoins le pic de force de ce régime est 10 à 15% supérieur au régime concentrique.
Le développement de ce type de force permet l'amélioration de la force explosive si les angulations correspondant aux exercices de force de la spécialité sont respectées. L'exercice doit être suivi d'exercices dynamiques car l'isométrie a des effets négatifs sur la coordination et l'élasticité musculaire.
Le régime dynamique ou anisométriques ou auxotoniques :
- Concentrique : ce régime de contraction permet de raccourcir le muscle et donc de rapprocher les points d'insertions de celui-ci. La force exercée permet de vaincre la charge. La musculation classique utilise en grande majorité ce type de contraction, car les exercices de force de la spécialité utilisent souvent ce régime de contraction.
- Excentrique : la contraction excentrique oblige le muscle à s'allonger pour reprendre sa longueur initiale. Le principe va être de freiner une charge tout en contrôlant ce freinage. Un entraînement dans ce type de contraction permet de développer la force maximale puisque le pic de force est de 40 à 50% plus élevé que celui du régime concentrique.
- Pliométrique (ou plyométrique) : ce régime de contraction est en fait une contraction excentrique suivie immédiatement d'une contraction concentrique. Le travail pliométrique utilise principalement des exercices avec des bondissements ou des contre-mouvements.
Le développement de type de force est très utile dans les activités ou une force explosive est nécessaire.
Les mécanismes de la force
L'étude des mécanismes de la force est importante pour déterminer la méthode de travail à utiliser, en fonction de la forme de force à développer. On comprend aisément que la force à développer chez un lanceur de poids n'est pas la même que chez un culturiste et que les contraintes qui peuvent apparaître sont également différentes (un sportif devant gérer une catégorie de poids, devra devenir plus "fort" sans devenir plus lourd par exemple).
La possibilité qu'a un athlète pour développer sa force musculaire dépend de trois facteurs :
- Les facteurs dits nerveux ;
- Les facteurs dits structuraux ;
- Les facteurs dits élastiques.
Les facteurs nerveux
Ils concernent l'utilisation des unités motrices, innervation des fibres musculaires par le système nerveux.
- Le recrutement des fibres : un sujet non entraîné est en mesure de solliciter 30% de ses unités motrices, un sujet entraîné 50%. Le débutant va donc augmenter sa force dans un premier temps sans modifier son enveloppe corporelle.
- La synchronisation intramusculaire : les unités motrices sont recrutées en nombre (recrutement spatial) et dans le même temps lors d'un signal (recrutement temporel).
- La coordination intermusculaire : lors de l'exécution d'un mouvement complexe, plusieurs muscles entrent en jeu dans celui-ci. La coordination de l'intervention des différents muscles sera un élément d'augmentation de la force. De plus pour être efficace le mouvement doit être initié par une contraction maximum de l'agoniste et un relâchement maximum de l'antagoniste.
Les adaptations neuromusculaires en fonction des charges et des vitesses d'exécution
Recrutements des fibres (1) | Charge légère : recrutement des fibres lentes Charge moyenne : recrutement des fibres lentes et intermédiaires Charge lourde : recrutement des fibres lentes (I), intermédiaires (IIa) et rapides (IIb) En exécutant un mouvement rapidement, le seuil de recrutement des UM est abaissé; c'est à dire que les fibres rapides seront recrutées avec un niveau de force plus faible qu'avec un mouvement lent |
Synchronisation intramusculaire | L'utilisation de charges lourdes (> 80% du maxi), les exercices pliométriques ou les exercices combinant les charges lourdes et le travail explosif sont les plus efficaces |
Coordination intermusculaire | Pour améliorer la force dans un geste spécifique il faut combiner mouvements de force avec charges lourdes et mouvements spécifiques (développé couché prise large + crochets) |
(1) Le recrutement des fibres en fonction de l'intensité d'exercice (Costill 1980)
Zoom sur le circuit de Renshaw : dans le principe de contraction et de relâchement musculaire, les "capteurs" jouent un rôle primordial. En effet les feedback permanents réalisés sur le muscle permettent de préserver celui-ci d'exagération telles que des étiremements trop brutaux ou importants, des contractions permanentes et épuisantes, etc. Ces feedback déclenchent des actions réflexes induisant un fonctionnement correct pour une "utilisation" normale du muscle, mais qui doivent être inhibées dans le cas de recherche de développement par un sportif. Sans rappeler les rôles du réflexe myotatique, du réflexe myotatique inverse et de l'inhibition réciproque (voir le chapitre sur la souplesse), il est important de parler du rôle du circuit de Renshaw. Celui-ci, par l'intermédiaire de cellules du même nom, permet de désynchroniser les unités motrices lors d'une contraction. Ceci dans le but d'éviter une suractivité musculaire par une stimulation excessive des motoneurones. Evidemment pour augmenter la force, l'objectif sera d'inhiber ce filtre pour synchroniser un maximum d'unités motrices lors d'une contraction. Les cellules de Renshaw sont aussi en relation, par l'intermédiaire d' interneurones inhibiteurs, avec d'autres motoneurones innervant les muscles antagonistes, qu'ils stimulent donc indirectement. L'entraînement devra donc là encore chercher à inhiber cet inhibiteur pour un relâchement maximal de l'antagoniste. |
Les facteurs structuraux
Ils concernent la structure même du muscle, dans son apparence et dans sa composition.
- L' augmentation de la section transversale du muscle ou hypertrophie : la force d'un sujet est liée à la taille de la section du muscle. Cela est du à l'augmentation de la taille et au nombre de myofibrilles, à l'épaississement des tissus conjonctifs, à l'augmentation de la vascularisation et (peut être) à l'augmentation du nombre de fibres.
- La transformation des fibres de type I en type II : on a vu dans le chapitre concernant le muscle que ce sont les fibres de type II qui dégageaient une grande force. Leur transformation reste difficile et impose de créer de fortes tensions.
- L' augmentation du nombre en série de sarcomères sur la myofibrille.
Protein ISOLATE : augmentation de la masse musculaire sèche, récupération rapide après l’effort. L'isolat de protéines de lactosérum est riche en acides aminés ramifiés leucine, isoleucine et valine. L'apport complémentaire de ces acides aminés favorise la synthèse de la protéine dans le muscle et aide à prévenir les dommages musculaires associés à un exercice intense et prolongé. |
Les adaptations de la structure musculaire en fonction des charges et des modes d'exécution
Augmentation de la section transverse du muscle (hypertrophie) | L'utilisation de la méthode dite du 10 x 10 (10 séries de 10 répétitions avec une charge d'environ 70% du maxi) est prouvée la meilleure pour hypertrophier un muscle. |
Transformation des fibres de type I en type II | L'utilisation de charges lourdes (> 80% du maxi) pour créer des tensions maximales est la solution idéale. |
Augmentation du nombre de sarcomères | Le travail en amplitude et l'étirement musculaire permet d'espérer un développement du nombre de sarcomères. Il faut donc obliger le sportif à réaliser un mouvement complet en amplitude lors de l'exercice. |
Les facteurs élastiques
L'élasticité est une des propriétés du muscle avec :
- Des éléments élastiques en série ;
- Des éléments élastiques en parrallèle.
L'ensemble des sarcomères et des tendons forment la partie série, alors que les tissus conjonctifs forment la partie parrallèle. L'action combinée du réflexe myotatique (lorsqu'un muscle est étiré, un signal sensitif entraîne une contraction de celui-ci pour le protéger d'un étirement destructeur) et de la restitution de l'énergie accumulée par l'étirement du muscle préalablement contracté (effet du relachement d'un élastique préalablement tendu) permet d'augmenter la vitesse et la force de contraction.
Les adaptations des qualités élastiques musculaires en fonction des charges et des modes d'exécution
Réflexe myotatique et élasticité musculaire | Les exercices sous forme pliométrique permettent de solliciter le réflexe myotatique et l'élasticité du muscle passant par la composante contractile (ponts actine-myosine) et les tendons (composante élastique série). |
Les méthodes de développement de la force
Le glossaire des termes fréquemment utilisés
Charge maximale et nombre de répétitions maximales : il s'agit de la charge que l'on ne pourra soulever qu'une seule fois. Les charges de travail seront calculées en fonction de celle-ci et notée par exemple 70% de 1 RM (70 % de 1 répétition maximale). Cette charge maximale est celle correspondant à une contraction concentrique. La charge maximale isométrique est d'environ 110% de celle-ci et la charge maximale excentrique de 130%.
Efforts concentriques maximaux : les charges utilisées sont lourdes et ne permettent qu'un nombre restreint de répétitions (entre 1 et 3).
Efforts concentriques répétés : les charges utilisées ne sont pas maximales et l'effort va être poursuivi jusquà la fatigue.
Efforts concentriques dynamiques : la notion de vitesse intervient et les charges utilisées ne sont pas maximales. L'effort va être poursuivi tant que la vitesse peut être maintenue.
Efforts concentriques volontaires : dans ce cas, seul l'effort concentrique est travaillé. La charge est descendue (barre sur la poitrine en développé couché par exemple), puis après 2 sec, l'effort en recherche de vitesse maximale est réalisé.
Méthodes combinées : le principe est d'associer plusieurs formes de contractions dans une série ou une séance. Excentrique - concentrique, concentrique - pliométrique, isométrique - concentrique, etc.
A retenir : la bonne charge est celle permettant de réaliser le nombre de répétitions fixées, en respectant la qualité et la vitesse d'exécution. |
Les méthodes de développement
FORCE MAXIMALE > Par développement des facteurs nerveux | ||||||
Méthode par efforts maximaux | Charge (% de RM) | Séries et répétitions | Rythme | Pause entre séries | Exemples | |
Régimes combinés Excentrique - concentrique | Sans charge en excentrique (saut en contrebas, poids de corps) 70% à 80% en concentrique | 5 séries de [12 rép.(3 exc + 3 conc + 3 exc + 3 conc)] | Dynamique | 3 à 5mn complète | 3 sauts en contrebas + 3 squats conc + 3 flexions sur 1 jambe + 3 squats conc | |
Régimes combinés Isométrique - concentrique | 80% en isométrique 50% en concentrique | 5 séries de [1 rép. en isométrique jusqu'à la fatigue suivie de 5 rép. en concentrique] | Dynamique sur mouvement concentrique | 3mn | - | |
Isométrique | 110% | 6 séries de [1 rép. avec tps de tenue de 6sec] | - | 5mn complète | - | |
Excentrique - concentrique | 120% en excentrique 80% en concentrique (ou 110%/70%) | 5 séries de [5 rép. (120% en excentrique + 80% en concentrique)] (ou 110%/70%) | Modéré | 5mn complète | - | |
Concentrique en séries classiques ou pyramidales | 85% à 100% | 5 à 8 séries de [5 à 1 rép. (suivant la charge)] | Modéré | 5mn complète | 1 rép. à 100% 2-3 à 95% 3-4 à 90% 5 à 85% | |
FORCE MAXIMALE > Par développement des facteurs nerveux et structuraux | ||||||
Méthode par efforts répétés | Charge (% de RM) | Séries et répétitions | Rythme | Pause entre séries | Exemples | |
Régimes combinés Isométrique + concentrique + isométrique | 70% | 6 séries de [1 rép. en isométrique (6 sec) + 10 rép. en concentrique + 1 rép. en isométrique (6 sec)] | Modéré | 2mn 30 | - | |
Concentrique Contraste de charges (ou Bulgare) | Lourde : 80% Légère : 60% | 5 séries de [8 rép. à 80% + 6 rép. à 60%] | Modéré pour charge lourde Dynamique pour charge légère | 2mn 30 | Variante : alterner 2 séries lourdes avec 1 série légère | |
Concentrique | 70% | 5 à 10 séries de [8 à 12 rép.] | Lent pour hypertrophie Dynamique pour puissance | De 2mn vers 1mn | Reprise d'entraînement : 4 séries de 10 rép. à 65% avec pause de 2mn | |
FORCE MAXIMALE > Par développement des facteurs structuraux (hypertrophie) | ||||||
Méthode par efforts répétés | Charge (% de RM) | Séries et répétitions | Rythme | Pause entre séries | Exemples | |
Concentrique Pyramidal | 70% à 100% | 6 à 8 séries de [10 à 1 rép.] | Modéré | 2mn 30 | Ex1 : 8x75% + 7x80% + 3x90% + 1x95% + 1x95% + 3x85% + 5x80% + 8x75% Ex2 : 10x50% + 8x60% + 6x70% + 4x80% + 3x85% + 2x90% + 3x70% + 5x60% | |
Concentrique En pré ou post fatigue | 70% suivie ou précédée immédiatement de 60-65% | 6 séries de [8 à 12 rép. pour hypertrophie ou 6 rép. pour puissance] | Lent pour hypertrophie Dynamique pour puissance | 2mn 30 | Préfatigue : 10 rép. à 70% sur machine à quadri suivies de 6 rép. à 60% en squats Postfatigue : 6 rép. à 60% en développé couché suivies de 10 rép. à 70% en butterfly | |
Concentrique Séries brûlantes ou forcées | 70% | 5 à 10 séries de [8 à 12 rép. (jusqu'à échec) + 5 rép. incomplètes pour les séries brûlantes ou 3-4 rép. aidées pour les séries forcées] | Lent pour hypertrophie | 2mn 30 | - | |
Concentrique Super-set (agonistes - antagonistes) | 70% | 5 à 10 séries de [ 8 à 12 rép. pour l'agoniste suivi immédiatement de 8 à 12 rép. pour l'antagoniste] | Lent pour hypertrophie | 2mn 30 | Jambes : 10 rép. machine à quadri suivies de 10 rép. machine à ischios |
PUISSANCE FORCE (Force vitesse) > Par développement des facteurs nerveux | |||||
Méthode par efforts dynamiques | Charge (% de RM) | Séries et répétitions | Rythme | Pause entre séries | Exemples / observations |
Concentrique | 60% | 6 séries de 6 rép. | Maximal | 2mn 30 | Exécuter 12 rép. pour développer l'endurance de puissance de force |
Concentrique pyramidale | 50% / 60% / 70% | 4 séries de [8 rép. à 50% + récup. + 6 rép. à 60% + récup. + 4 rép. à 70%] | Maximal | 1mn entre 50 et 60% / 1mn entre 60 et 70% / 2mn après 70% | - |
Isométrique - concentrique | 60% | 6 séries de [1 tenue isométrique pendant 20sec suivie de 6 rép. concentriques] | Maximal | 2mn 30 | - |
PUISSANCE VITESSE (Force vitesse) > Par développement des facteurs nerveux | |||||
Méthode par efforts dynamiques | Charge (% de RM) | Séries et répétitions | Rythme | Pause entre séries | Exemples / observations |
Concentrique | 30 à 50% | 6 séries de 8 rép. | Maximal | 2mn 30 | Exécuter 15 rép. pour développer l'endurance de puissance vitesse |
Concentrique pyramidale | 60% / 40% / 20% | 4 séries de [6 rép. à 60% + 7 rép. à 40% + 8 rép. à 20%] | Maximal | 2mn 30 | - |
Concentrique Contraste de charges | Lourde : 70% Légère : 30 à 40% | 6 séries de [6 rép. à 70% suivies de 6 rép. à 30-40%] | Maximal | 2mn 30 | La série légère peut être remplacée par un mouvement spécifique à la discipline |
EXPLOSIVITE (Force vitesse) > Par développement des facteurs nerveux et élastiques (pliométrie) | |||||
Méthode par efforts dynamiques | Charge (% de RM) | Séries et répétitions | Rythme | Pause entre séries | Exemples / observations |
Régime stato-dynamique | 60% | 6 séries de [1 tenue isométrique pendant 5sec suivie de 6 rép. concentriques] | Maximal | 2mn 30 | - |
Concentrique Contraste de charges | Lourde : 80% Légère : 30 à 40% | 5 séries de [4 rép. à 80% suivies de 7 rép. à 30-40%] | Modéré pour charge lourde Maximal pour charge légère | 2mn 30 | La série légère peut être remplacée par un mouvement spécifique à la discipline |
Pliométrique en drop (bonds) | Hauteur de 20 à 80cm | 8 à 10 séries de bonds ou 8 séries max de sauts en contrebas de [6 à 10 rép.(1)] | Temps minimal entre la phase excentrique et la phase concentrique | 3mn | Angle de flexion des genoux : 90° maxi |
Pliométrique en contre-mouvements | 60% | 6 séries de 6 rép. | Temps minimal entre la phase excentrique et la phase concentrique | 3mn | Temps minimal entre la phase excentrique et la phase concentrique |
Concentrique - pliométrique | Concentrique : 80% Pliométrique : poids de corps et hauteur variable | 6 séries de [3 rép. conc + 6 bonds plio + 3 rép. conc + 6 bonds plio] | Modéré pour charge lourde Temps minimal entre la phase excentrique et la phase concentrique | 5mn | Ex : 3 demi-squats 80% + 6 bonds over haies + 3 demi-squats 80% + 6 bonds over haies |
(1) Le nombre de répétitions peut correspondre soit :
- A un seul rebond : saut en contrebas > 50 cm ;
- A une succession de rebonds : sauts de haies pieds joints.
Dans tous les cas, le nombre de rebonds doit être faible et le retour au début d'exercice réalisé lentement de façon à préserver une grande qualité de travail. La séance peut être réalisée en série d'exercices ou en circuit training.
ENDURANCE DE FORCE > Par entrainement des facteurs périphériques | |||||
Méthode par efforts dynamiques | Charge (% de RM) | Séries ou ateliers et répétitions | Rythme | Pause entre séries et ateliers | Exemples / observations |
Concentrique | 30 à 50% | 5 séries de 15 à 20 rép. | Elevé | 1 à 2mn | - |
Concentrique en circuit-training End. de force explosive + coordination | 40% | 4 tours de [8 ateliers de 30sec] | Elevé | 30sec entre ateliers / 5mn entre tours | Les ateliers visent la globalité du corps (full body) |
Concentrique en circuit-training End. de force rapide + coordination | 30% | 4 tours de [8 à 12 ateliers de 30sec] | Elevé | 30sec entre ateliers / 5mn entre tours | Les ateliers visent la globalité du corps (full body) Les exercices peuvent être en poids de corps |
L'orientation et l'organisation du développement
Le type d'orientation
Le développement de la force est lié à un objectif. Cela peut être le désir personnel de solliciter la musculature (dans un but esthétique), la relation avec un objectif de forme (vitalité ou soin), ou dans un projet de performance sportive.
La musculation va être le moyen pour atteindre cet objectif déterminé. Les trois types d'orientation sont (selon Kousnietszov) :
- La musculation générale ;
- La musculation (multiforme) orientée ;
- La musculation spécifique.
La musculation générale permet de développer la force sans rapport avec la discipline pratiquée, dans les groupes musculaires travaillés et dans les types de régimes de contractions. Elle doit être utilisée lors de phases d'acquisition de capacités sportives ou lors des périodes de reprise ou de transition (rééquilibrage musculaire).
La musculation orientée permet de développer la force en rapport avec la discipline pratiquée, suivant :
- Les critères anatomiques : groupes musculaires spécialisés ;
- Les critères de contractions musculaires : force explosive, force isométrique, endurance de force, etc. ;
- Les critères de gestuelle : tirage pour le canoeiste, extension du bras pour le boxeur, etc.
Cette orientation d'entraînement permet de réaliser une transition entre la musculation générale et la musculation spécifique liée à la discipline sportive.
La musculation spécifique s'appuie sur la gestuelle liée à la discipline, en ayant pour objectif de développer la force spécifique des gestes, tout en respectant leur qualité technique ainsi que les autres qualités physiques de l'individu (coordination, adresse, etc.). Ce sera le geste technique associé aux informations environnantes qui servira de base de travail.
La tendance des orientations en fonction du niveau des sportifs
- Chez les jeunes sportifs en formation : une grande majorité de musculation générale et quelques exercices spécifiques en période de compétition.
- Chez les sportifs confirmés : l'orientation des exercices est équilibrée.
- Chez les sportifs de haute qualification : une majorité de musculation spécifique et des exercices généraux (gainage et renforcement des articulations) et orientés en période préparatoire.
La planification et l'organisation du développement
Suivant les disciplines sportives, le type de force nécessaire est différent. La force maximale, la force vitesse ou d'endurance de force répondent à une logique d'enchaînement de développement pour en optimiser les effets.
Les sports individuels basés sur l'explosivité | ||||||
Période | Préparatoire extensive | Préparatoire extensive | Préparatoire extensive et intensive | Préparatoire intensive | Préparatoire intensive et précompétitive | Précompétitive et compétitive |
Force développée | Endurance de force générale | Force maximale générale (facteurs structuraux) | Puissance force spécifique | Force maximale spécifique (facteurs nerveux) | Puissance vitesse spécifique | Force vitesse spécifique |
Objectif | Préparation à la musculation | Développement de la puissance | Développement de la puissance | Développement du pic de force | Développement du front de montée de force | Développement du front de montée de force |
Les sports collectifs étalés sur une longue saison | ||||||
Période | Préparatoire extensive | Préparatoire extensive | Préparatoire extensive | Compétitive | Compétitive (blocs de rappel) | Compétitive (blocs de rappel) |
Force développée | Endurance de force générale | Force maximale générale (facteurs structuraux) | Puissance force spécifique | Force vitesse spécifique | Force maximale spécifique (facteurs nerveux) | Puissance vitesse spécifique |
Objectif | Préparation à la musculation | Développement de la puissance | Développement de la puissance | Développement du front de montée de force | Développement du pic de force | Développement de la puissance |
Les sports basés sur l'endurance de force | ||||
Période | Préparatoire extensive | Préparatoire extensive | Préparatoire extensive | Préparatoire intensive, précompétitive et compétitive |
Force développée | Endurance de force générale | Force maximale générale (facteurs structuraux) | Force maximale spécifique (facteurs nerveux) | Endurance de force spécifique |
Objectif | Préparation à la musculation | Développement de la puissance | Développement du pic de force | Maintien de force |