Quels outils d’évaluation pour le travail d’endurance en football ?
Etude : S. ZERZOURI / Y. ABDELJALIL - 2019-03-29
Le football est un sport aux efforts intermittents. Les qualités physiques de puissance explosive et d’endurance à diverses intensités sont prépondérantes pour être un joueur performant. Le développement de l’endurance spécifique au jeu passe par des étapes : développement général ou foncier et développement spécifique.
La mise en place des exercices de développement nécessite un calibrage de l’intensité des efforts, celui-ci étant déterminé par une évaluation du niveau d’endurance du joueur.
Le Docteur Saïd Zerzouri et Yassine Abdeljalil ont comparé des tests aux différents protocoles - continu, intermittent, intermittent–navette - pour déterminer ceux étant les plus adaptés à un travail du développement de l’endurance au football.
Le contexte des qualités d’endurance dans le football
Sur fond d’efforts explosifs (sprints, sauts, changements de direction, tacles, duels, etc.), un joueur parcourt, en moyenne lors d’un match, entre 8 et 13 kilomètres. 1.200 actions sont effectuées dont 200 intensives, auxquelles s’ajoutent 400 changements de directions, 200 à 400 mètres de courses en arrière et 30 à 40 sauts (Bangsbo 1994, Verheijen 1998, Laia et al. 2009) ; la fréquence cardiaque moyenne est située entre 72% et 93% de la fréquence cardiaque maximale (Dellal, 2008), et des concentrations d’acide lactique sont relevées entre 6 et 10 mmol/l (Bangsbo, 1994 ; Ekblom, 1986).
Une solide base d’endurance est donc requise chez le footballeur. Pour être performant il doit posséder des valeurs de VO2 max situées entre 60 et 66 ml.min-1.kg-1 selon son niveau et son poste.
Les formes d’endurance et leur développement
L’endurance est une qualité physique qui permet au sportif de maintenir un rythme convenable et une exécution gestuelle efficace avec aisance durant toute la rencontre. L’endurance générale est distinguée de l’endurance spécifique dans toute préparation à une discipline sportive. Il existe une relation directe entre ces deux formes qui sont indispensables et se complètent.
La progressivité des exercices et le transfert des qualités générales vers spécifiques doivent suivent le schéma suivant :
- Courses continues ⇒ courses intermittentes ⇒ courses intermittentes avec changements de direction.
Détail des formes de développement et tests adaptés
Les exercices généraux sont assez éloignés des conditions de jeu. Ils consistent, le plus souvent, à effectuer des courses continues à des intensités comprises entre 50% et 85% de la vitesse maximale aérobie (VMA). La fréquence cardiaque peut également être un indicateur de travail.
Pour déterminer la VMA et donc calibrer les zones d’entrainement, l’entraineur s’appuie sur des évaluations issues de tests à courses continues comme le CAT-test, le Cooper, le demi-Cooper, ou mieux, comme le Vameval, qui est à allure progressive.
Les exercices orientés se rapprochent de la forme des efforts. Au football, le jeu induit des alternances d’efforts intenses ou très intenses et de récupérations en marchant ou trottinant. Le protocole de développement est en général basé sur la course intermittente en ligne : succession d’efforts égaux ou supérieurs à la VMA avec récupérations inférieures à 50% de la VMA. (ex : 5 sec/5 sec, 10 sec/10 sec, 15 sec/15 sec, etc.)
Pour calibrer ces séquences, les résultats des évaluations précédentes peuvent être utilisés. Néanmoins l’aspect intermittent (effort, récupération, effort…) est absent des tests. Georges Gacon a mis au point, pour le football, le test 45 sec / 15 sec. Ajouté à la connaissance de la valeur de la VMA, il permet de calibrer les exercices (combien de mètres à parcourir en X sec) dans une forme intermittente de type 45 secondes d’effort suivies de 15 secondes de repos.
Les exercices spécifiques respectent plus précisément les conditions de jeu. En plus des efforts de type intermittent, les déplacements se font avec des changements de direction, en courses navettes. La comparaison entre les exercices intermittents effectués en ligne et ceux effectués en navette est très importante au niveau du coût énergétique engendré par les changements de direction lors d’exercices intermittents navettes (Dellal et al., 2004). On note une hausse de l’utilisation des phospho-créatines (PCr), une importante couverture énergétique de la glycolyse anaérobie et une augmentation de la lactatémie lors d’exercices intermittents navettes (Essen et al., 1977 ; Dellal et al., 2004).
Les auteurs de l’étude ZERZOURI Said
ABDELJALIL Yassine
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